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« J'aurais aimé que nous puissions, toi et moi, attendre ensemble, j'aurais même été plus content de déjeuner seul avec toi, et que nous restions seuls jusqu'au moment d'aller chez ma tante. Mais ma pauvre gosse, ça lui fait tant de plaisir, et elle est si gentille pour moi, tu sais, je n'ai pu lui refuser. Du reste elle te plaira, c'est une littéraire, une vibrante, et puis c'est une chose si gentille de déjeuner avec elle au restaurant, elle est si agréable, si simple, toujours contente de tout. »

Je crois pourtant que, précisément ce matin-là, et probablement pour la seule fois, Robert s'évada un instant hors de la femme que, tendresse après tendresse, il avait lentement composée, et aperçut tout d'un coup à quelque distance de lui une autre Rachel, un double d'elle, mais absolument différent et qui figurait une simple petite grue. Quittant le beau verger, nous allions prendre le train pour rentrer à Paris quand, à la gare, Rachel marchant à quelques pas de nous, fut reconnue et interpellée par de vulgaires « poules » comme elle était, et qui d'abord, la croyant seule, lui crièrent : « Tiens, Rachel, tu montes avec nous, Lucienne et Germaine sont dans le wagon et il y a justement encore de la place, viens, on ira ensemble au skating ». Elles s'apprêtaient à lui présenter deux « calicots », leurs amants, qui les accompagnaient, quand, devant l'air légèrement gêné de Rachel, elles levèrent curieusement les yeux un peu plus loin, nous aperçurent et s'excusant lui dirent adieu en recevant d'elle un adieu aussi, un peu embarrassé mais amical. C'étaient deux pauvres petites poules, avec des collets en fausse loutre, ayant à peu près l'aspect qu'avait Rachel quand Saint-Loup l'avait rencontrée la première fois. Il ne les connaissait pas, ni leur nom, et voyant qu'elles avaient l'air très liées avec son amie, eut l'idée que celle-ci avait peut-être eu sa place, l'avait peut-être encore, dans une vie insoupçonnée de lui, fort différente de celle qu'il menait avec elle, une vie où on avait les femmes pour un louis tandis qu'il donnait plus de cent mille francs par an à Rachel. Il ne fit pas qu'entrevoir cette vie, mais aussi au milieu une Rachel tout autre que celle qu'il connaissait, une Rachel pareille à ces deux petites poules, une Rachel à vingt francs. En somme Rachel s'était un instant dédoublée pour lui, il avait aperçu à quelque distance de sa Rachel la Rachel petite poule, la Rachel réelle, à supposer que la Rachel poule fût plus réelle que l'autre. Robert eut peut-être l'idée alors que cet enfer où il vivait, avec la perspective et la nécessité d'un mariage riche, d'une vente de son nom, pour pouvoir continuer à donner cent mille francs par an à Rachel, il aurait peut-être pu s'en arracher aisément et avoir les faveurs de sa maîtresse, comme ces calicots celles de leurs grues, pour peu de chose. Mais comment faire ? Elle n'avait démérité en rien. Moins comblée, elle serait moins gentille, ne lui dirait plus, ne lui écrirait plus de ces choses qui le touchaient tant et qu'il citait avec un peu d'ostentation à ses camarades, en prenant soin de faire remarquer combien c'était gentil d'elle, mais en omettant qu'il l'entretenait fastueusement, même qu'il lui donnât quoi que ce fût, que ces dédicaces sur une photographie ou cette formule pour terminer une dépêche, c'était la transmutation sous sa forme la plus réduite et la plus précieuse de cent mille francs. S'il se gardait de dire que ces rares gentillesses de Rachel étaient payées par lui, il serait faux – et pourtant ce raisonnement simpliste, on en use absurdement pour tous les amants qui casquent, pour tant de maris – de dire que c'était par amour-propre, par vanité. Saint-Loup était assez intelligent pour se rendre compte que tous les plaisirs de la vanité, il les aurait trouvés aisément et gratuitement dans le monde, grâce à son grand nom, à son joli visage, et que sa liaison avec Rachel, au contraire, était ce qui l'avait mis un peu hors du monde, faisait qu'il y était moins coté. Non, cet amour-propre à vouloir paraître avoir gratuitement les marques apparentes de prédilection de celle qu'on aime, c'est simplement un dérivé de l'amour, le besoin de se représenter à soi-même et aux autres comme aimé par ce qu'on aime tant. Rachel se rapprocha de nous, laissant les deux poules monter dans leur compartiment ; mais, non moins que la fausse loutre de celles-ci et l'air guindé des calicots, les noms de Lucienne et de Germaine maintinrent un instant devant Robert la Rachel nouvelle. Un instant il imagina une vie de la place Pigalle, avec des amis inconnus, des bonnes fortunes sordides, des après-midi de plaisirs naïfs, promenade ou partie de plaisir, dans ce Paris où l'ensoleillement des rues depuis le boulevard de Clichy ne lui sembla pas le même que la clarté solaire où il se promenait avec sa maîtresse, mais devoir être autre, car l'amour, et la souffrance qui fait un avec lui, ont comme l'ivresse le pouvoir de différencier pour nous les choses. Ce fut presque comme un Paris inconnu au milieu de Paris même, qu'il soupçonna ; sa liaison lui apparut comme l'exploration d'une vie étrange, car si avec lui Rachel était un peu semblable à lui-même, pourtant c'était bien une partie de sa vie réelle que Rachel vivait avec lui, même la partie la plus précieuse à cause des sommes folles qu'il lui donnait, la partie qui la faisait tellement envier des amies et lui permettrait un jour de se retirer à la campagne ou de se lancer dans les grands théâtres, après avoir fait sa pelote. Robert aurait voulu demander à son amie qui étaient Lucienne et Germaine, les choses qu'elles lui eussent dites si elle était montée dans leur compartiment, à quoi elles eussent ensemble, elle et ses camarades, passé une journée qui eût peut-être fini comme divertissement suprême, après les plaisirs du skating, à la taverne de l'Olympia, si lui, Robert, et moi n'avions pas été présents. Un instant les abords de l'Olympia, qui jusque-là lui avaient paru assommants, excitèrent sa curiosité, sa souffrance, et le soleil de ce jour printanier donnant dans la rue Caumartin où, peut-être, si elle n'avait pas connu Robert, Rachel fût allée tantôt et eût gagné un louis, lui donna une vague nostalgie. Mais à quoi bon poser à Rachel des questions, quand il savait d'avance que la réponse serait ou un simple silence ou un mensonge ou quelque chose de très pénible pour lui sans pourtant lui décrire rien ? Les employés fermaient les portières, nous montâmes vite dans une voiture de première, les perles admirables de Rachel rapprirent à Robert qu'elle était une femme d'un grand prix, il la caressa, la fit rentrer dans son propre coeur où il la contempla, intériorisée, comme il avait toujours fait jusqu'ici – sauf pendant ce bref instant où il l'avait vue sur une place Pigalle de peintre impressionniste – et le train partit.

C'était du reste vrai qu'elle était une « littéraire ». Elle ne s'interrompit de me parler livres, art nouveau, tolstoïsme, que pour faire des reproches à Saint-Loup qu'il bût trop de vin.

« Ah ! si tu pouvais vivre un an avec moi on verrait, je te ferais boire de l'eau et tu en serais bien mieux.

— C'est entendu, partons.

— Mais tu sais bien que j'ai beaucoup à travailler (car elle prenait au sérieux l'art dramatique). D'ailleurs que dirait ta famille ? »

Et elle se mit à me faire sur la famille de Robert des reproches qui me semblèrent du reste fort justes et auxquels Saint-Loup tout en désobéissant à Rachel sur l'article du Champagne adhéra entièrement. Moi qui craignais tant le vin pour Saint-Loup et sentais la bonne influence de sa maîtresse, j'étais tout prêt à lui conseiller d'envoyer promener sa famille. Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme parce que j'eus l'imprudence de parler de Dreyfus.

« Le pauvre martyr, dit-elle en retenant un sanglot, ils le feront mourir là-bas.

— Tranquillise-toi, Zézette, il reviendra, il sera acquitté, l'erreur sera reconnue.

— Mais avant cela, il sera mort ! Enfin au moins ses enfants porteront un nom sans tache. Mais penser à ce qu'il doit souffrir, c'est ce qui me tue ! Et croyez-vous que la mère de Robert, une femme pieuse, dit qu'il faut qu'il reste à l'île du Diable, même s'il est innocent, n'est-ce pas une horreur ?

— Oui, c'est absolument vrai, elle le dit, affirma Robert. C'est ma mère, je n'ai rien à objecter, mais il est bien certain qu'elle n'a pas la sensibilité de Zézette. »

En réalité, ces déjeuners, « choses si gentilles », se passaient toujours fort mal. Car dès que Saint-Loup se trouvait avec sa maîtresse dans un endroit public, il s'imaginait qu'elle regardait tous les hommes présents, il devenait sombre, elle s'apercevait de sa mauvaise humeur qu'elle s'amusait peut-être à attiser, mais que, plus probablement, par amour-propre bête, elle ne voulait pas, blessée par son ton, avoir l'air de chercher à désarmer ; elle faisait semblant de ne pas détacher ses yeux de tel ou tel homme, et d'ailleurs ce n'était pas toujours par pur jeu. En effet, que le monsieur qui au théâtre ou au café se trouvait leur voisin, que tout simplement le cocher du fiacre qu'ils avaient pris, eût quelque chose d'agréable, Robert, aussitôt averti par sa jalousie, l'avait remarqué avant sa maîtresse ; il voyait immédiatement en lui un de ces êtres immondes dont il m'avait parlé à Balbec, qui pervertissent et déshonorent les femmes pour s'amuser, il suppliait sa maîtresse de détourner de lui ses regards et par là-même le lui désignait. Or, quelquefois elle trouvait que Robert avait eu si bon goût dans ses soupçons qu'elle finissait même par cesser de le taquiner pour qu'il se tranquillisât et consentît à aller faire une course pour lui laisser le temps d'entrer en conversation avec l'inconnu, souvent de prendre rendez-vous, quelquefois même d'expédier une passade. Je vis bien dès notre entrée au restaurant que Robert avait l'air soucieux. C'est que Robert avait immédiatement remarqué, ce qui nous avait échappé à Balbec, que, au milieu de ses camarades vulgaires, Aimé, avec un éclat modeste, dégageait, bien involontairement, le romanesque qui émane pendant un certain nombre d'années de cheveux légers et d'un nez grec, grâce à quoi il se distinguait au milieu de la foule des autres serviteurs. Ceux-ci, presque tous assez âgés, offraient des types extraordinairement laids et accusés de curés hypocrites, de confesseurs papelards, plus souvent d'anciens acteurs comiques dont on ne retrouve plus guère le front en pain de sucre que dans les collections de portraits exposés dans le foyer humblement historique de petits théâtres désuets où ils sont représentés jouant des rôles de valets de chambre ou de grands pontifes, et dont ce restaurant semblait, grâce à un recrutement sélectionné et peut-être à un mode de nomination héréditaire, conserver le type solennel en une sorte de collège augural. Malheureusement, Aimé nous ayant reconnus, ce fut lui qui vint prendre notre commande, tandis que s'écoulait vers d'autres tables le cortège des grands prêtres d'opérette. Aimé s'informa de la santé de ma grand-mère, je lui demandai des nouvelles de sa femme et de ses enfants. Il me les donna avec émotion car il était homme de famille. Il avait un air intelligent, énergique, mais respectueux. La maîtresse de Robert se mit à le regarder avec une étrange attention. Mais les yeux enfoncés d'Aimé, auxquels une légère myopie donnait une sorte de profondeur dissimulée, ne trahirent aucune impression au milieu de sa figure immobile. Dans l'hôtel de province où il avait servi bien des années avant de venir à Balbec, le joli dessin, un peu jauni et fatigué maintenant, qu'était sa figure, et que pendant tant d'années, comme telle gravure représentant le prince Eugène, on avait vu toujours à la même place, au fond de la salle à manger presque toujours vide, n'avait pas dû attirer bien des regards curieux. Il était donc resté longtemps, sans doute faute de connaisseurs, ignorant de la valeur artistique de son visage, et d'ailleurs peu disposé à la faire remarquer, car il était d'un tempérament froid. Tout au plus quelque Parisienne de passage, s'étant arrêtée une fois dans la ville, avait-elle levé les yeux sur lui, lui avait-elle demandé de venir la servir dans sa chambre avant de reprendre le train, et dans le vide translucide, monotone et profond de cette existence de bon mari et de domestique de province, avait enfoui le secret d'un caprice sans lendemain que personne n'y viendrait jamais découvrir. Pourtant Aimé dut s'apercevoir de l'insistance avec laquelle les yeux de la jeune artiste restaient attachés sur lui. En tout cas elle n'échappa pas à Robert sous le visage duquel je voyais s'amasser une rougeur non pas vive comme celle qui l'empourprait s'il avait une brusque émotion, mais faible, émiettée.

« Ce maître d'hôtel est très intéressant, Zézette ? » demanda-t-il à sa maîtresse après avoir renvoyé Aimé assez brusquement. « On dirait que tu veux faire une étude d'après lui.

— Voilà que ça commence, j'en étais sûre !

— Mais qu'est-ce qui commence, mon petit ? Si j'ai eu tort, je n'ai rien dit, je veux bien. Mais j'ai tout de même le droit de te mettre en garde contre ce larbin que je connais de Balbec (sans cela je m'en ficherais pas mal), et qui est une des plus grandes fripouilles que la terre ait jamais portées. »

Elle parut vouloir obéir à Robert et engagea avec moi une conversation littéraire à laquelle il se mêla. Je ne m'ennuyais pas en causant avec elle car elle connaissait très bien les oeuvres que j'admirais et était à peu près d'accord avec moi dans ses jugements ; mais comme j'avais entendu dire par Mme de Villeparisis qu'elle n'avait pas de talent, je n'attachais pas grande importance à cette culture. Elle plaisantait finement de mille choses, et eût été vraiment agréable si elle n'eût pas affecté d'une façon agaçante le jargon des cénacles et des ateliers. Elle l'étendait d'ailleurs à tout, et, par exemple, ayant pris l'habitude de dire d'un tableau s'il était impressionniste ou d'un opéra, s'il était wagnérien : « Ah ! c'est bien », un jour qu'un jeune homme l'avait embrassée sur l'oreille et que, touché qu'elle simulât un frisson, il faisait le modeste, elle dit : « Si, comme sensation, je trouve que c'est bien. » Mais surtout ce qui m'étonnait, c'est que les expressions propres à Robert (et qui d'ailleurs étaient peut-être venues à celui-ci de littérateurs connus par elle), elle les employait devant lui, lui devant elle, comme si c'eût été un langage nécessaire et sans se rendre compte du néant d'une originalité qui est à tous.

Elle était, en mangeant, maladroite de ses mains à un degré qui laissait supposer qu'en jouant la comédie sur la scène, elle devait se montrer bien gauche. Elle ne retrouvait de la dextérité que dans l'amour par cette touchante prescience des femmes qui aiment tant le corps de l'homme qu'elles devinent du premier coup ce qui fera le plus de plaisir à ce corps pourtant si différent du leur.

Je cessai de prendre part à la conversation quand on parla théâtre car sur ce chapitre Rachel était trop malveillante. Elle prit, il est vrai, sur un ton de commisération – contre Saint-Loup, ce qui prouvait qu'elle l'attaquait souvent devant lui – la défense de la Berma, en disant : « Oh ! non, c'est une femme remarquable. Évidemment ce qu'elle fait ne nous touche plus, cela ne correspond plus tout à fait à ce que nous cherchons, mais il faut la placer au moment où elle est venue, on lui doit beaucoup. Elle a fait des choses bien, tu sais. Et puis c'est une si brave femme, elle a un si grand coeur, elle n'aime pas naturellement les choses qui nous intéressent, mais elle a eu, avec un visage assez émouvant, une jolie qualité d'intelligence. » (Les doigts n'accompagnent pas de même tous les jugements esthétiques. S'il s'agit de peinture, pour montrer que c'est un beau morceau, en pleine pâte, on se contente de faire saillir le pouce. Mais la « jolie qualité d'esprit » est plus exigeante. Il lui faut deux doigts, ou plutôt deux ongles, comme s'il s'agissait de faire sauter une poussière.) Mais – cette exception faite – la maîtresse de Saint-Loup parlait des artistes les plus connus sur un ton d'ironie et de supériorité qui m'irritait, parce que je croyais – faisant erreur en cela – que c'était elle qui leur était inférieure. Elle s'aperçut très bien que je devais la tenir pour une artiste médiocre et avoir au contraire beaucoup de considération pour ceux qu'elle méprisait. Mais elle ne s'en froissa pas, parce qu'il y a dans le grand talent non reconnu encore, comme était le sien, si sûr qu'il puisse être de lui-même, une certaine humilité, et que nous proportionnons les égards que nous exigeons non à nos dons cachés mais à notre situation acquise. (Je devais, une heure plus tard, voir au théâtre la maîtresse de Saint-Loup montrer beaucoup de déférence envers les mêmes artistes sur lesquels elle portait un jugement si sévère.) Aussi, si peu de doute qu'eût dû lui laisser mon silence, n'en insista-t-elle pas moins pour que nous dînions le soir ensemble, assurant que jamais la conversation de personne ne lui avait autant plu que la mienne. Si nous n'étions pas encore au théâtre, où nous devions aller après le déjeuner, nous avions l'air de nous trouver dans un « foyer » qu'illustraient des portraits anciens de la troupe, tant les maîtres d'hôtel avaient de ces figures qui semblent perdues avec toute une génération d'artistes hors ligne, du Palais-Royal ; ils avaient l'air d'académiciens aussi : arrêté devant un buffet, l'un examinait des poires avec la figure et la curiosité désintéressée qu'eût pu avoir M. de Jussieu. D'autres, à côté de lui, jetaient sur la salle les regards empreints de curiosité et de froideur que des membres de l'Institut déjà arrivés jettent sur le public tout en échangeant quelques mots qu'on n'entend pas. C'étaient des figures célèbres parmi les habitués. Cependant on s'en montrait un nouveau, au nez raviné, à la lèvre papelarde, qui avait l'air d'église et entrait en fonctions pour la première fois, et chacun regardait avec intérêt le nouvel élu. Mais bientôt, peut-être pour faire partir Robert afin de se trouver seule avec Aimé, Rachel se mit à faire de l'oeil à un jeune boursier qui déjeunait à une table voisine avec un ami.

« Zézette, je te prierai de ne pas regarder ce jeune homme comme cela », dit Saint-Loup sur le visage de qui les hésitantes rougeurs de tout à l'heure s'étaient concentrées en une nuée sanglante qui dilatait et fonçait les traits distendus de mon ami, si tu dois nous donner en spectacle, j'aime mieux déjeuner de mon côté et aller t'attendre au théâtre. »