355. Je me mis à lire la lettre de maman. À travers ses citations de Mme de Sévigné (« Si mes pensées ne sont pas tout à fait noires à Combray, elles sont au moins d'un gris brun, je pense à toi à tout moment je te souhaite, ta santé, tes affaires, ton éloignement, que penses-tu que tout cela puisse faire entre chien et loup ? ») je sentais que ma mère était ennuyée de voir que le séjour d'Albertine à la maison se prolongeait, et s'affermir, quoique non encore déclarées à la fiancée, mes intentions de mariage. Elle ne me le disait pas plus directement parce qu'elle craignait que je laissasse traîner ses lettres. Encore, si voilées qu'elles fussent, me reprochait-elle de ne pas l'avertir immédiatement après chacune que je l'avais reçue : « Tu sais bien que Mme de Sévigné disait : “Quand on est loin on ne se moque plus des lettres qui commencent par : j'ai reçu la vôtre.” » Sans parler de ce qui l'inquiétait le plus, elle se disait fâchée de mes grandes dépenses : « À quoi peut passer tout ton argent ? Je suis déjà assez tourmentée de ce que, comme Charles de Sévigné, tu ne saches pas ce que tu veuilles et que tu sois “deux ou trois hommes à la fois”, mais tâche au moins de ne pas être comme lui pour la dépense et que je ne puisse pas dire de toi : “Il a trouvé le moyen de dépenser sans paraître, de perdre sans jouet et de payer sans s'acquitter.”
Albertine 355. ma mère était ennuyée de voir que le séjour d'Albertine à la maison se prolongeait, et s'affermir mes intentions de mariage
(Extrait de la série Albertine dans A la recherche du temps perdu. Les numéros indiquent la position du fragment au sein des 487 sections de notre édition en ligne.)
- Albertine 117. la fameuse “Albertine”. Elle sera sûrement très “fast”, mais en attendant elle a une drôle de touche
- Albertine 133. ma nièce Albertine est comme moi | elle est effrontée cette petite | cette petite masque, elle est rusée comme un singe
- Albertine 137 - 140. les Bontemps avec leur nièce Albertine, petite jeune fille presque encore enfant | je ne savais pas alors l'influence que cette famille devait avoir sur ma vie
- Albertine 162 - 163. Une de ces inconnues poussait devant elle, de la main, sa bicyclette | ses regards obliques et rieurs
- Albertine 163 - 164. la petite Simonet | le nom de Simonet | Simonet et famille | Mlle Simonet
- Albertine 165 - 166. Mlle Simonet et ses amies | la de moins en moins existante Mlle Simonet
- Albertine 167 - 168. celle aux clubs de golf, présumée être Mlle Simonet. C'est ainsi, faisant halte, les yeux brillants sous son « polo » que je la revois encore maintenant. C'est elle !
- Albertine 169 - 173. Elstir me dit qu'elle s'appelait Albertine Simonet | Que connaissais-je d'Albertine ? | la série indéfinie d'Albertines imaginées qui se succédaient en moi
- Albertine 173 - 174. le simple plaisir de faire la connaissance d'Albertine | une causerie avec Albertine
- Albertine 174 - 175. une jeune fille portant un toquet et un manchon | il n'existait pas de personne plus désirable
- Albertine 175. tous les plaisirs que je lui demanderais | Devenu différent par le fait de sa présence même
- Albertine 175 - 176. Albertine élevant au bout d'un cordonnet un attribut bizarre qui la faisait ressembler à l'« Idolâtrie » de Giotto ; un « diabolo »
- Albertine 176 - 177. Bientôt je passai toutes mes journées avec ces jeunes filles
- Albertine 178 - 180. j'avais lu ces mots qu'elle m'avait écrits : « Je vous aime bien. » | c'était avec elle que j'aurais mon roman
- Albertine 180. je ne cherchai guère à voir Albertine. L'amour commence, on voudrait rester l'inconnu qu'elle peut aimer
- Albertine 180 - 182. Oui, me dit-elle, je passe cette nuit-là à votre hôtel | J'allais savoir l'odeur, le goût, qu'avait ce fruit rose inconnu
- Albertine 182. Si Albertine me semblait maintenant vide, Andrée était remplie de quelque chose que je connaissais trop
- Albertine 182 - 183. chacune de ces Albertine était différente | l'habitude de devenir moi-même un personnage autre | Albertine s'en alla la première, brusquement
- Albertine 190. idées romanesques que la froideur d'Albertine, le départ prématuré de Gisèle, la séparation d'avec Gilberte avaient libérées
- Albertine 231. Andrée plaignait trop Albertine pour l'aimer beaucoup
- Albertine 236 - 239. Albertine, contenant dans la plénitude de son corps les jours passés dans ce Balbec | en train d'embrasser la joue d'Albertine
- Albertine 240 - 241. Françoise m'annonça Albertine | je demandai à Albertine de m'accompagner jusqu'à l'île du bois de Boulogne | Saint-Cloud
- Albertine 244. Ils déplaisaient aux personnes qui ne peuvent souffrir un aspect étrange, loufoque (comme Bloch à Albertine)
- Albertine 273. j'avais convenu avec Albertine (je lui avais donné une loge pour Phèdre) qu'elle viendrait me voir un peu avant minuit
- Albertine 280 - 284. Albertine devait venir chez moi aussitôt après le théâtre | Elle ne viendra plus. Ah ! nos gigolettes d'aujourd'hui !
- Albertine 284 - 285. bruit de toupie du téléphone. Je m'élançai, c'était Albertine | Pour Albertine, je sentais que je n'apprendrais jamais rien
- Albertine 288 - 290. petit mot d'Albertine | maintenant, mademoiselle Albertine, c'est quelqu'un | j'avais désiré de réentendre le rire d'Albertine
- Albertine 291 - 292. Albertine recommençait cependant à m'inspirer comme un désir de bonheur
- Albertine 292 - 295. casino d'Incarville. Albertine et Andrée qui valsaient lentement, serrées l'une contre l'autre. Au comble de la jouissance | J'avais mal compris le caractère d'Albertine
- Albertine 296 - 297. Albertine me dit : Qu'est-ce que vous avez contre moi ? | J'aurais dû partir ce soir-là sans jamais la revoir
- Albertine 297 - 299. Nous allions goûter comme autrefois « en bande », Albertine, ses amies et moi | deux amants tout seuls | préoccupations du côté de Gomorrhe
- Albertine 300 - 304. Albertine et moi, devant la station Balbec du petit train d'intérêt local | jaloux de l'attitude d'Albertine à l'égard de Robert, j'étais rassuré quant aux femmes
- Albertine 309. conversation avec ma mère | un mariage entre Albertine et toi serait le rêve de sa tante | Albertine, je ne la trouve pas
- Albertine 314 - 315. une jeune cousine que je ne peux pas laisser seule (cette prétendue parenté simplifiait les choses pour sortir avec Albertine)
- Albertine 316 - 322. Tous les jours, je sortais avec Albertine | je commandai, pour mon malheur, une automobile | comme une chienne encore qu'elle commençait à me caresser sans fin
- Albertine 322 - 330. La Raspelière où je viens dîner pour la première fois avec mon amie | enchaîné à ce besoin quotidien de voir Albertine
- Albertine 331 - 332. ma « cousine » avait un drôle de genre | Albertine dans le train avec Saint-Loup | Le mariage avec Albertine m'apparaissait comme une folie
- Albertine 333 - 335. Je n'attendais qu'une occasion pour la rupture définitive | chambre de Montjouvain où elle tombait dans les bras de Mlle Vinteuil | il faut absolument que j'épouse Albertine
- Albertine 336 - 337. Albertine habitait alors avec moi | Je n'aimais plus Albertine, car il ne me restait plus rien de la souffrance, guérie maintenant
- Albertine 338 - 339. en quittant Balbec, j'avais cru quitter Gomorrhe, en arracher Albertine ; Gomorrhe était dispersée aux quatre coins du monde
- Albertine 340 - 342. jolies choses de toilette | Les brimborions de la parure causaient à Albertine de grands plaisirs
- Albertine 343 - 344. petit incident dont la cruelle signification m'échappa | Andrée | l'odeur de seringa | une autre Albertine | jalousie
- Albertine 344 - 345. Albertine encagée | images successives | je la regardais dormir | plusieurs Albertine en une seule | embarqué sur le sommeil d'Albertine
- Albertine 346 - 351. la voir s'éveiller | plaisir même qu'elle habitât chez moi | habitudes de vie en commun | permanence d'un danger | jalousie | ces êtres de fuite
- Albertine 352 - 353. signal joyeux de son éveil | nourritures criées dans la rue | paroles menteuses | prolongement extérieur de la séquestration
- Albertine 354. A Versailles. Albertine avait été seule | explications du chauffeur, en innocentant Albertine me la rendaient encore plus ennuyeuse
- Albertine 355. ma mère était ennuyée de voir que le séjour d'Albertine à la maison se prolongeait, et s'affermir mes intentions de mariage
- Albertine 355 - 357. Mlle Léa, la comédienne amie des deux jeunes filles
- Albertine 357 - 358. sonate de Vinteuil | La musique bien différente en cela de la société d'Albertine, m'aidait à descendre en moi-même, à y découvrir du nouveau
- Albertine 358 - 360. Familial et domestique : sentiment que j'éprouvai en me promenant avec elle | Passy, Bois de Boulogne, Seine, Saint-Cloud | jeunes midinettes éparses
- Albertine 360 - 363. elle semblait s'y trouver en prison | pensée de mon esclavage | Albertine sentait cruellement le sien | Gisèle | elle ne mentait pas de la même manière qu'Albertine | le mensonge | Janus
- Albertine 363 - 365. votre cousine | elle est bien jolie | elle sait se vêtir ou plus exactement s'habiller | Charlus au sujet d'Albertine | un peu lourde beauté | elle peut faire un riche mariage
- Albertine 366 - 367. deux personnes d'une terrible réputation : les deux demoiselles Vinteuil | cause enfin découverte de l'envie d'Albertine de venir tantôt | ce petit organe que nous appelons coeur
- Albertine 370 - 371. dans mon coeur était le double d'Albertine | tout s'entrecroise | tendre phrase familiale et domestique du septuor, inspirée à Vinteuil par le sommeil de sa fille | Albertine mêlée à quelque chose de si grand
- Albertine 372 - 373. Mlle Vinteuil | c'était grâce à elle qu'avait pu venir jusqu'à moi l'étrange appel – comme la promesse qu'il existait autre chose, réalisable par l'art, que le néant
- Albertine 374 - 380. renseignements relatifs à la venue de Mlle Vinteuil et de son amie | une bande terrible | faire croire à Albertine que j'avais moi-même l'intention de la quitter
- Albertine 380. Du trottoir je voyais la fenêtre de la chambre d'Albertine | le lumineux grillage qui allait se refermer sur moi
- Albertine 381 - 384. la jalousie | que vous me laissiez une fois libre pour que j'aille me faire casser… le pot | Les gomorrhéennes | Si cette comédie de séparation allait aboutir à une séparation !
- Albertine 385 - 386. lettre de ma mère | pourquoi troubler cette fille qu'il n'épousera jamais ? | ce que j'ai lu dans les yeux d'Albertine | robes de Fortuny
- Albertine 386 - 387. je lui demandais de me faire un peu de musique | pianola | musique de Vinteuil | littérature | une même beauté qu'ils apportent au monde
- Albertine 388 - 389. je touchais seulement l'enveloppe close d'un être qui par l'intérieur accédait à l'infini | une grande déesse du Temps | prisonnière | caractère d'Albertine
- Albertine 389 - 390. ma vie avec Albertine n'était, quand je n'étais pas jaloux, qu'ennui, quand j'étais jaloux, que souffrance | la quitter | la colère un soir | honte de ma violence | réparer cela
- Albertine 390 - 391. promenades | Versailles | docilité absolue | nostalgie de ma liberté perdue | la pâtissière | la quitter | Mlle Albertine m'a demandé ses malles | à neuf heures elle est partie
- Albertine 392 - 393. Mademoiselle Albertine est partie | la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie | la faire revenir
- Albertine 393 - 394. La souffrance | la chaise d'Albertine, le pianola | C'était cet inconnu qui faisait le fond de mon amour | L'esprit dans lequel Albertine était partie
- Albertine 394 - 398. Albertine serait de retour à la maison le soir même | Saint-Loup mandé par moi | télégramme d'Albertine | Adieu pour toujours
- Albertine 398 - 400. Le temps passe, et peu à peu tout ce qu'on disait par mensonge devient vrai | bagues | lettre d'Albertine | accident | la suppression de la souffrance
- Albertine 400. La suppression de la souffrance ? | télégramme désespéré lui demandant de revenir | Le monde n'est pas créé une fois pour toutes | notre petite Albertine n'est plus | Serait-il trop tard pour que je revienne chez vous ?
- Albertine 401 - 404. la mort d'Albertine | c'est d'innombrables Albertine que j'aurais dû oublier | le souvenir d'Albertine lié à toutes les saisons | le paysage moral
- Albertine 405 - 408. Ma séparation d'avec Albertine | Mes curiosités jalouses de ce qu'avait pu faire Albertine étaient infinies
- Albertine 409 - 412. ce retrait en moi des différents souvenirs d'Albertine | reprises de mon amour pour Albertine morte | mon amour finissant
- Albertine 413. traverser en sens inverse tous les sentiments par lesquels j'avais passé avant d'arriver à mon grand amour | sans Albertine
- Albertine 417. cette oeuvre de l'oubli à l'égard d'Albertine | Je n'aimais plus Albertine | Je souffrais d'un amour qui n'existait plus. Ainsi les amputés | vivre sans Albertine
- Albertine 417 - 420. conversation qu'Andrée eut avec moi | l'Albertine réelle | petites pêcheuses, petites blanchisseuses | culpabilité, innocence d'Albertine | le jeune homme sportif
- Albertine 420 - 421. Combien peu je saurais jamais de cette histoire d'Albertine | J'écrivis à Andrée de revenir | “je suis dans les choux”, ce jeune homme qui aimait Albertine | Albertine avait trouvé un beau parti bourgeois | le secret de sa vie
- Albertine 421 - 426. j'avais en grande partie oublié Albertine | l'Albertine d'autrefois était pourtant enfermée au fond de moi | J'aurais été incapable de ressusciter Albertine parce que je l'étais de me ressusciter moi-même
- Albertine 430 - 433. la vraie Gilberte, la vraie Albertine, c'étaient peut-être celles qui s'étaient au premier instant livrées dans leur regard | n'ayant pas su le comprendre, je les avais « ratées »
- Albertine 434 - 456. je parlai à Gilberte d'Albertine et lui demandai si celle-ci aimait les femmes | poutana | mort de Robert de Saint-Loup
- Albertine 457 - 467. rendre aux moindres signes qui m'entouraient (Guermantes, Albertine, Gilberte, Saint-Loup, Balbec, etc.) leur sens que l'habitude leur avait fait perdre pour moi
- Albertine 476 - 484. je souhaitais de nouveau, ce dont j'avais rêvé à Balbec, quand sans les connaître encore, j'avais vu passer devant la mer Albertine, Andrée et leurs amies | les futures Albertine
- Albertine 485 - 487. Profonde Albertine que je voyais dormir et qui était morte