A la recherche du temps perdu,
le premier paragraphe de l'ouverture du roman de Marcel Proust, réécrit par le robot d'Intelligence Artificielle OpenAI ChatGPT, comme un sonnet de Shakespeare.
Proust aurait peut-être comparé ces générations mécaniques, à la façon de, "aux oeuvres de médiocres mystificateurs comme Ossian".
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Version 1, francophone, générée par ChatGPT
Longue est la nuit, je m'endors vite
Ma bougie éteinte, je m'en vais sans bruit
Mon esprit se tourne aux pages lues
De l'ouvrage qui semble soudain me suivre
Comme François et Charles, je rivalise
Avec moi-même, dans un songe éveillé
Les pensées, tels des écailles, m'envahissent
Ma raison y croit, jusqu'à mon réveil
L'obscurité m'entoure, douce et sereine
Les trains sifflent, décrivant la plaine
Le chemin parcouru, gravé dans ma mémoire
Des nouveaux lieux, des actes inusités, une histoire
L'excitation, la conversation, les adieux
Tout reste gravé, dans la nuit calme et douce
L'heure est tardive, le sommeil est proche
Le repos est là, pour mon esprit et mes yeux.
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Variante, version 2, anglophone, générée par ChatGPT :
Long have I lain each night in peaceful rest,
Ere I had time to say, "I sleep, 'tis true."
Half hour past, a thought would stir my breast,
And bid me put my book and candle down, too.
In slumber still, I thought on what I read,
And did myself become the tales I heard.
E'en though my reason was not yet misled,
I felt these thoughts weigh heavy like a bird.
But soon, my mind would lose its hold on thought,
And I, like one reborn, was free once more.
I'd open wide my eyes, in wonder brought,
To find the room was bathed in shadows, pure.
And so I'd listen to the trains' soft sigh,
And think on all the newness that was nigh.
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Texte original de Marcel Proust
Instructions données à ChatGPT : "Réécris ce texte comme un sonnet de Shakespeare" (version 1), "Transforme ce texte de Marcel Proust en sonnet de Shakespeare" (version 2).
001. Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu'il était temps de chercher le sommeil m'éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n'avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j'étais moi-même ce dont parlait l'ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n'était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d'une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j'étais libre de m'y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j'étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j'entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d'un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l'étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu'il suit va être gravé dans son souvenir par l'excitation qu'il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour.